à Monsieur
Monsieur Cousin
à
per am.
Erlangue ce
Monsieur,
Je saisis volontiers l’occasion, qui se presente, de me rappeler à Votre souvenir – j’avais toujours esperé que Vous prendrès Votre retour par la Franconie. On est allé jusqu’à faire des recherches sur Votre séjour à Munich, et on en est venu jusqu’à moi; Vous pensès bien, quelle a été ma réponse. Je viens de voir une critique du 1er volume de Votre Platon. Que fait Votre Proclus? j’en dois le 1er et le 4me Vol˖[ume] à Vos bontés. –
Le porteur de cette lettre est Mr. Kapp, Professeur de Philos˖[ophie] à l’université d’Erlangue, desirant faire votre connaissance; je n’ai pas besoin de Vous le recommender, c’est un homme parfaitement instruit, possédant tous les moyens de la science et surtout très initié dans les abstrusions de Mr. Hegel. Je serai bien charmé, d’avoir par moi quelques notices sur Votre situation et Vos travaux. Quant à moi, il Vous dira que je me porte assès bien, mais il ne Vous saura rien dire sur les idées qui m’occupent, parcequ’en géneral et par principe je suis fort peu communicatif; c’est pourquoi aussi j’ai arrêté le cours de mes leçons publiques jusqu’à la publication de mes ouvrages. J’espère sous peu Vous faire parvenir le 1er Vol˖[ume] de mes leçons sur la Mythologie, le 2e et le 3me le suivront immédiatement, cet ouvrage méritera d’exciter Votre attention particulière, je présume même, que sous cette forme les idées, qu’il contient, pourraient s’introduire en France.
Je Vous salue avec attachement et amitié.
Schelling.