Schelling

Schelling Nachlass-Edition


Monsieur

Monsieur J. Schelling,

de l’Academie et de l’Université de

MunichErlangen

Je viens, mon cher maitre, vous offrir le sixième et dernier volume de mon Edition de Proclus, entreprise ingrate, qui n’a pas été au dessus de ma constance, mais que je reconnois au dessus de mes forces. Grace à Dieu, la voilà terminée, ainsi que mon Edition de Descartes, et desormais, je suis tout à Platon et à mes propres idées.

Je vous écris à Munich, sur la foi, il est vrai, très peu sure, des journaux, qui vous y font professeur. Je le souhaite dans l’interet de la philosophie et de votre propre gloire. Car je suis bien convaincu que, pour reprendre le sceptre philosophique, il vous suffit de reparaitre sur la scène. Si vous faites un cours, je voudrois bien savoir quelle en est la matière; et vous m’obligeriez de me repondre un mot à cet egard, et sur l’etat de vos travaux mythologiques, que j’attends toujours avec une impatience egale à ma haute admiration pour vous, et à ma tendre amitié.

M. Alleyes vous remettra avec le volume de Proclus, quelques prospectus pour plusieurs personnes de Bavière auxquelles je desire que mes foibles travaux ne restent pas inconnus. Il y auroit de l’indiscretion à vous prier de les faire remettre à leur adresse, si j’avois entre les mains un autre moyen, et si je ne comptois un peu sur votre indulgente amitié

Je vous embrasse de cœur

Vict. Cousin,
Rue d’Enfer, 14