Schelling

Schelling Nachlass-Edition


Monsieur le Comte et cher collègue

C'est encore d'ici que je vais vous demander vos ordres au sujet de l'envoy de M. le Comte de Cob### qui se trouve à vôtre disposition à Francfort. / Je vous adresse à cause de sa singularité la Note de M. de Gerning qui l'annonce. c'est un excellent homme un peu Poëte un peu Antiquaire, un peu Diplomate, mais parfois un peu ridicule. En reparation d'un petit malentendu qui eut lieu entre nous dans le courant de l' je voudrais que vous le rendissiés heureux en acceptant son offre. Si vous ne pouvés pas faire usage de son contingent dans la celebration même, que M. Mongès ne dira un seul mot dans la tente, et
Subli## feriat si ### vertice

Les occasions de transport sont assés rares; mais je suppose les objets assés bien emballés pour supporter le transport par la diligence. Veuillés me dire aussi sous quelle adresse je dois les envoyer.

Vous voilà réuni au Ministre et à vos dignes collaborateurs. Quoique vous n'ayiés pas coopéré directement à leur ouvrage, vous prendrés à juste titre vôtre part au succès et vous la prendrés toute entière à la satisfaction unanime. Que pourrais-je dire sur ce grand résultat d'évenemens uniques dans l'histoire du monde, que vous n'ayiés pas même écrits, même pensé, même dits d'avance? C'est ainsi que de la réintégration de la France sort une ère nouvelle pour l'Europe, et si quelques noms s'y rattachent avec une gloire particuière et justement méritée, elle n'en honore pas moins la civilisation générale dont les progrès ont ### tout ce qui était bienveillant et noble dans les caractères personnels. Si à ces derniers on doit la conception de la pensée fondamentale, cellelà en assurera l'###duction et la durée; elle pourra être mal appliquée ou éclipsée périodiquement par les erreurs ou par les passions; mais jamais elle ne sera perdue entièrement; c'est un dépôt sacré et impérissablle que nous transmettrons aux générations futures.

Mon séjour solitaire à la campagne a eté interrompu de la manière la plus agréable et la plus intéressante par celui d'Aix la Chapelle. J'y ai recueilli des souvenirs d'encouragement et de reconnaissance qui ne me quitteront jamais. Je retournerai à Francfort dans la semaine prochaine, non que la solitude commence à me peser ni à aucun des miens, mais parceque l'époque de l'ouverture de nos chambres semble devoir m'y rappeler. J'ai vu passer au pied de mon rocher toutes les grandeurs revenant d'Aix la Chapelle; aujourd'hui, je crois, a passé Mr. de Metternich. Ce sera le dernier puisqu'on dit que M. de Hardenberg prend la route de Munster. - J'aprens à l'instant que c'est lui qui a passé et que le Prince de Metternich a passé .

Si c'est par le sabre que, sous Bonaparte, la diplomatie a perdu de son importance, c'est aujourd'hui par tous les gages que les Souverains donnent à une longue paix. Il en résultera que les négociations ordinaires et méme les évenemens se rapetisseront. Cependant, cedant ###, voilà ce qui dépuis longtems n'a point eté prononcé aussi solennellement. Du reste ce calme extérieur n'animera que davantage nôtre vie intérieure; et quand auprès de la Diéte de Francfort je sentirai quelqu'envie de m'endormir, les discussions de nos chambres me tiendront éveillé.

Agréés, Monsieur et cher Collègue, les assurances réitérées de ma haute estime et de mon entier dévouement.

Reinhard.